Depuis longtemps à Mouans-Sartoux, manger bio est une priorité. Pour des raisons liées à la protection de l’environnement, cela va sans dire, mais pas seulement. Pour la bonne santé des convives, celle des agriculteurs, la gouvernance alimentaire, les circuits courts, le développement économique local harmonieux et l’entretien du paysage vivant... Si on y regarde de près, le contenu des assiettes est un formidable révélateur de civilisation. Et si le bio est devenu une tendance sociale de fond, Mouans-Sartoux n'a pas attendu l'effet de mode pour se lancer dans l'aventure.

Depuis le 1er janvier 2012, tous les enfants des écoles et des crèches ainsi que le personnel communal mangent 100 % bio. Cette démarche est contrôlée et garantie chaque année par la société Ecocert, créatrice du premier label de la restauration collective bio, locale et durable "En cuisine", un cahier des charges privé qui épluche les factures d'achat et liste les actions écologiques en cuisine (types de produits d'entretien, niveau du fait-maison, part du bio local...). Les cantines mouansoises sont labellisées niveau 3 depuis le début, un niveau rarement atteint en France alors qu'il n'exige "que" 50% de bio dans les menus. L'introduction de produits issus de l'agriculture biologique fut progressive. Ses débuts remontent à l'époque de la vache folle, en 1999. La ville décida de réagir en optant pour du bœuf bio, avec la garantie que celui-ci ne ruminerait certainement plus de farines animales ! De nombreuses étapes ont été franchies ensuite, en gardant toujours le même cap. D'abord par le choix de gérer les cantines en régie, puis la création d'une cuisine par groupe scolaire, l'introduction progressive de produits bio dans les appels d'offres (23% en 2009, 73% en 2011), l'adhésion au réseau des villes actives au Programme national nutrition santé (PNNS), enfin l'action déterminante d'acheter le domaine agricole de Haute-Combe...

 

CHRONOLOGIE

  • 1999 : 4 % de bio : le boeuf (crise de la vache folle). Choix d’une restauration en régie municipale, une cuisine par école
  • 2005 : Mouans-Sartoux devient ville PNNS et préemption du domaine de Haute-Combe
  • 2006 : Programme “Bien manger, bien bouger c’est bon pour la santé”. Révision des menus pour intégrer la saisonnalité
  • 2008 : Étude de faisabilité pour créer une régie agricole. Début de l’opération “un fruit à la récré”
  • 2009 : 23 % de bio : objectifs du Grenelle de l’environnement dépassés
  • 2010 : Culture expérimentale à la régie agricole. Premières pesées des restes alimentaires
  • 2011 : 73,6 % de bio, réduction de 75 % du gaspillage alimentaire. Embauche de l’agriculteur sous contrat municipal. Mise en place des portions différenciées au self-service
  • 2012 : 100 % de bio dans les cantines (première ville de France de plus de 10 000 habitants à ce niveau). Nouveau PLU avec triplement des surfaces agricoles. Création de l’Observatoire de la restauration durable
  • 2013 : La ville devient membre fondateur du Club des Territoires Un Plus Bio. Elle reçoit le premier prix du “Trophée des écomaires” pour la restauration bio durable
  • 2014 : Délibération créant une aide à l’installation des agriculteurs bio. Labellisation «En Cuisine» niveau 3 de la restauration par Ecocert
  • 2015 : Mouans-Sartoux signataire du manifeste pour une restauration collective bio, locale, saine et juste « Quand les cantines se rebellent »
  • 2016 : Expérience de conservation des légumes de la régie et création de la MEAD (Maison d’éducation à l’alimentation durable)
  • 2017 : Lancement du DU « chef de projet alimentation durable »
  • 2018 : Lancement le 25 janvier du Club européen "Territoires alimentation bio" / "Organic Food Territories" à Mouans-Sartoux, avec Un Plus Bio.