À la rentrée 2025, Mouans-Sartoux et sept grandes villes françaises – Paris, Lyon, Lille, Rennes, Montpellier, Grenoble et Bègles – s’engagent ensemble à ne pas afficher de thon au menus des cantines scolaires, face aux risques liés à la présence de mercure dans ce poisson.
Mouans-Sartoux avait déjà pris cette orientation en 2024 : depuis près d’un an, le thon a été remplacé par la sardine dans les assiettes des élèves, avec en parallèle une campagne de sensibilisation menée auprès des familles. « Les enfants sont particulièrement fragiles, rappelle le maire. Le mercure est un neurotoxique très nocif pour leur santé. »
Le mercure, un risque avéré pour le développement
Plusieurs études, relayées notamment par l’ONG Bloom, alertent sur les dangers de ce métal lourd, qui peut menacer directement le développement du système nerveux des fœtus et des enfants. Troubles de la motricité, de la coordination, de l’attention, handicap mental ou encore risque accru de maladies cardiaques et de troubles immunitaires : les conséquences peuvent être lourdes.
Des normes à revoir
Le problème vient en partie des règles en vigueur : pour la plupart des poissons, la limite maximale autorisée est de 0,3 mg/kg de mercure. Mais pour le thon, une dérogation permet d’aller jusqu’à 1 mg/kg. Une fois mis en conserve, la déshydratation du produit peut faire grimper la concentration effective jusqu’à 2 ou 3 mg/kg.
« Si demain on nous fait la preuve que le thon est au même niveau que les autres poissons, c’est-à-dire 0,3 mg/kg de mercure, alors on le remettra au menu », précise le maire.
Un enjeu de santé publique… et économique
Bloom dénonce un « véritable scandale de santé publique », accusant les lobbies de l’industrie du thon de freiner la révision des normes. Avec plus de 40 milliards de dollars de ventes annuelles dans le monde, le thon reste le produit phare de la pêche industrielle.
En attendant une évolution de la réglementation, ce sont donc les communes, comme Mouans-Sartoux, qui choisissent d’agir en première ligne pour offrir aux enfants l’alimentation la plus sûre et la plus saine possible.
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L’enquête de Bloom en vidéo :
